Hommage à Samuel Paty
Chères étudiantes, chers étudiants,
Chères et chers collègues,
Vendredi dernier, un de nos collègues, Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie a été atrocement assassiné à quelques mètres de son collège. Ce crime insupportable, commis au nom d’un fanatisme religieux, est venu une nouvelle fois bouleverser notre pays.
Toute la communauté éducative, de l’école à l’université, se sent profondément concernée. Au-delà, ce sont aussi toutes les femmes et tous les hommes, considérant la liberté d’expression parmi leurs valeurs cardinales, qui sont touchés. Mes premiers mots sont ceux d’une solidarité émue envers la famille de la victime, ses proches et ses collègues.
De nouveau, nous sommes saisis d’effroi tant par la sauvagerie de l’acte que par sa motivation. Samuel Paty est mort pour avoir voulu faire réfléchir ses élèves, dans l’exercice d’une parole libre garantie et protégée par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Il est mort parce que des forces obscurantistes inculquent la haine de la laïcité et de la liberté de penser.
Instruire et éduquer à la démarche critique sont les missions premières de la communauté éducative de notre pays dans son ensemble. Les enseignements dispensés doivent, sans faillir, continuer le combat pour une République laïque, respectueuse de toutes les religions et ne cédant à aucune d’elles.
Conformément à la décision prise par le gouvernement et afin de saluer la mémoire de Samuel Paty, une minute de silence sera observée dans tout le pays mercredi 21 octobre. Afin d’être en communion républicaine avec cet hommage national, je vous invite toutes et tous, étudiants et personnels, quel que soit le lieu où vous vous trouverez à ce moment de la journée, à suspendre à midi vos activités pour respecter ce temps de recueillement. Ceux qui le souhaitent pourront se retrouver devant la maison de l’université quelques instants avant 12 h 00, dans le respect des gestes barrières.
Dans ce moment où sont meurtries nos convictions les plus profondes, soyez assurés, chères étudiantes et chers étudiants, chères et chers collègues, de ma détermination à ce que notre université demeure un lieu de tolérance et de transmission des principes de la République.
Vincent THOMAS
Président de l’université de Bourgogne